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Viallou's Adventures in Russia
Viallou's Adventures in Russia
Le printemps est là !

Le printemps est là !

Oui, bon, je sais, ça va faire deux mois que je n’ai rien écrit. Mais non, je ne vous ai pas oubliés, promis !

Après une période assez intense, je me suis retrouvée presque sans cours, sans amies (qui profitent des jours libres pour rentrer chez leurs parents), et donc à rester chez moi à me morfondre, surtout que le temps ne s’est embelli qu’il y a peu.

Mais en bonne maniaque j’ai noté les quelques choses que j’avais à vous raconter (même si pour le coup ce sera pas forcément dans l’ordre), alors attrapez vos grignotis, c’est parti !

 

A la Fac

 

Les Cours

Quand je vous ai écrit pour la dernière fois, on était en semaine 6 des cours. Là, on est en semaine 13, sur 14. Donc ça fait trois semaines que j’ai presque plus cours. En fait, à partir de la semaine 7, on est passés aux séminaires (les TD donc), et j’ai eu un peu plus de travail. Un peu, parce qu’avec mes nouvelles facultés linguistiques (lisez : « en gros je suis un peu moins une bouse en russe »), les devoirs m’ont pris beaucoup moins de temps.  Du coup, j’ai surtout passé ce temps avec Valentina, à gérer de l’administratif, majoritairement l’arrivée des élèves français l’année prochaine. Au point qu’on vienne des fois me chercher en cours pour régler des soucis administratifs ! Et puis en plus, j’ai pu éviter pratiquement tous les cours de Théorie de la Langue (la matière chelou dont je vous avais parlé). Ouuuuuh c’est pas bien de manquer volontairement des cours !! La vilaine ! Ouais, enfin je vous parie qu’avec les documents du cours, je vais m’en sortir nickel au partiel, outre le fait que la prof ne me comprenne que très peu lorsque je parle français. Alors crotte.

Une fois les séminaires finis (et pour une TRES TRES grosse partie, annulés), je me suis retrouvée avec 5h de cours par semaine, mes cours à l’Alliance (ceux avec les ados se sont terminés il y à une semaine), et mon ennui profond.

Certes, j’ai mon mémoire à écrire. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que les exigences ont changé : je dois le faire en russe, et, mon thème ne plaisant pas à Valentina, elle m’en a plus ou moins libérée et j’ ai choisir un thème qui déchire, même si il a pas vraiment de formulation exacte : c’est en quelques sorte les variations du français, soit par l’accent et les patois, soit par la « langue des djeunz »,  soit par les différents ajouts à la langue avec les nouvelles technologies. Voili voilou, c’est pas ultra clair, mais avouez-le, c’est vraiment cool ; en plus j’ai pu fusionné un certain nombre d’anciens travaux, donc en une journée j’avais 24 pages sur 50. J’écris en français, et Valentina et moi allons traduire le tout tranquillement. Au départ elle voulait que je rassemble le matériel (et elle va m’en donner d’ailleurs) et qu’on écrive ensemble, mais c’est un peu MON mémoire alors je tiens à le bosser seule en grande partie.

 

Maintenant qu’on arrive à la fin des cours, je me rends vraiment compte à quel point à part une ou deux matière, je me suis vraiment, profondément, ennuyée. D’abord parce que le niveau exigé (par rapport au mien, pas par rapport à celui des Russes) est vraiment bas, et ensuite parce que ça ne correspond pas du tout à ma licence. Oui, je l’ai déjà dit, mais le sentiment est encore plus fort quand j’arrive (merci les groupes FB et merci mes généreux donateurs) à mettre la main sur des cours de la L3 que j’aurais dû faire à Paris 3. Ils font des trucs ULTRA intéressant, et surtout dans la continuité de ma licence.

Si j’ai choisi LEA à la base, c’était pour ses enseignements très variés et en même temps très utiles : l’économie (la vraie, pratique, qui explique le fonctionnement des choses,  pas comme ce que j’ai fait cette année), le droit (varié en L1 et L2 mais apparemment spécialisé en L3),  les langues (avec visée économique dans mon cas), la civilisation (et les fonctionnements des institutions, pas comme ici).

Attention,  je ne dis pas que je regrette d’être partie. J’avais besoin d’une vraie pause de Paris, de ma vie ultra-active, de Paris 3, de la France, de tout. En ça, c’est réussi, j’aurais jamais eu une année aussi calme, au point de me faire très chier même (faut croire que je suis faite pour la sur-activité). Et comme je l’avais prédit, mon russe en a vraiment, vraiment, vraiment bénéficié.  Je ne suis pas sûre que j’aurais atteint ce niveau sans partir. En plus, j’ai fait de très belles rencontres, que ce soit culturelles ou humaines. Je vais très certainement pleurer en partant pour de bon.

 

Mais bordel j’ai très hâte de recommencer à apprendre des choses qui m’intéresse.

 

[Petit aparté : j’ai écrit cette note de blog en partie pendant un de mes cours de littérature. J’ai souvent l’impression, en sortant de ce cours, d’avoir beaucoup trop parlé (et ça doit pas être qu’une impression). Le problème c’est qu’on débat des fois sur des thèmes qui me sont chers, alors je me sens obligée de donner mon avis. Tous ceux qui me connaissent le savent, me laisser commencer à parler sur des sujets que j’affectionne, c’est partir pour un long voyage. Surtout qu’ici, des discussions sur ces thèmes, y’en a peu ; alors quand je commence, c’est un véritable bouchon qui saute. Là en l’occurrence on parlait de ce qui constitue notre « Grande Littérature », c’est-à-dire à mon sens rien, et de rendre accessible les classiques, notamment au travers de films, ou encore de culture de masse et culture spécifique. Je parlais de Game of Thrones : au début peu connaissaient, mais la série a démocratisé les livres, ce qui se ressent dans le nouveau style choisi par les traductions plus récentes ; la série reprends le livre mais change des choses sans que les puristes, bibi compris, ne trouve ça mal. Et je me posais la question : pourquoi les romans policiers anglais deviennent des classiques mais pas les nôtres ? Pourquoi Tolkien et Martin peuvent déjà être considérés comme des classiques, et chez nous on a pas ce genre de renommée ? Pareil, je ne pense pas que la culture de masse soit mauvaise, au moins ça donne des sujets de discussion aux gens, je ne suis pas partisane du « si c’est populaire c’est mauvais ». Bref j’arrête là ! ]

 

Examens

J’ai passé la plupart des zatchtioti, les équivalents aux examens de mi-semestre, enfin disons plutôt que j’ai eu 4 notes automatiques et que j’ai passé un examen. J’en ai encore deux, dont la Théorie de la Langue. Rien d’insurmontable.

En ce qui concerne les VRAIS examens, je vais les passer mi-mai, sur deux semaines. Rien de bien difficile, je ne suis pas inquiète. Puis j’aurai à passer les deux examens d’Etat : un de français (avec analyse de texte, question théorique…), et un d’anglais (même chose à un niveau ridiculement bas pour moi). Encore une fois, assez fastoche.

La semaine dernière, toute la classe a dû passer une certification de français niveau C1. Oui, toute la classe, Antoine et moi inclus. Oui, demander à un français si il a le plus haut niveau d’apprentissage du français en tant que langue étrangère, c’est complètement ridicule. Mais c’est comme ça, c’est obligatoire. Oh, on a eu 50/50 chacun. Quelle nouvelle incroyable.

 

Livre

Pour le besoin d’un cours, j’ai eu à lire un livre en russe. Entièrement en russe.

La première fois que j’ai lu un livre en anglais, je crois bien que c’était le 7e Harry Potter. J’étais motivée, mais de mémoire, aussi terrifiée à l’idée de ne rien comprendre. Comme je vis assez mal les échecs (oui oui accepter que les échecs font partie de la vie et nous font avancer ne garantit pas de s’en remettre facilement), je ne voulais pas abandonner en plein livre. Donc j’ai mis du temps avant de le commencer. Je me suis armée de courage et d’un bon dico, et c’était parti. Et j’ai tout compris, quitte à zapper certaines descriptions.

Ici, j’ai vécu exactement la même chose. Je savais depuis des semaines qu’il fallait que je lise ce livre, mais j’avais peur de ne rien comprendre (et du coup de pleurer sur mon niveau de russe), même si mon amie, une de mes étudiantes quand j’avais enseigné à la fac en décembre, m’avait assuré qu’il était simple.

J’ai fini par prendre mes ovaires en main et à me lancer. Trois premières pages, nickel, c’est une interview. 4e page, je comprends pas le 3e mot, je ferme le bouquin.  C’est là que j’ai réalisé qu’à force d’apprendre le russe surtout en discutant mais aussi en lisant des textes économiques, je ne connais presque rien du russe littéraire. Petite déprime. Mais je l’ai vite surmontée, et j’ai rouvert le livre quelques jours plus tard, à nouveau décidée à en découdre.  J’ai mis une semaine pour le lire, en utilisant de temps en temps mon traducteur, mais j’ai tout compris.

Ô joie, je suis capable de lire en russe !

Bon, si vous vous le demandez, le livre en lui-même, j’ai pas du tout aimé. C’est une romance, c’est-à-dire que l’histoire romantique des personnages principaux est le thème central du roman. Ce que je ne supporte pas.

J’aime bien les histoires d’amour, quand elles gravitent autour d’un sujet central. Par exemple, dans de la fantasy, de la science-fiction, même dans les polars. J’aime bien quand ça apporte quelque chose en plus, ou même que ça fasse partie de l’intrigue. Ce que je n’aime pas, c’est quand cette histoire d’amour EST l’intrigue. Ca me barbe.

En plus, ils ont vraiment forcé la dose dans ce livre-là. Absolument TOUS les personnages masculins sont amoureux de l’héroïne, et TOUS les personnages féminins du héros. Si si. Et les dialogues entre les personnages sont tous les mêmes « Tu aimes 1 ? Et 1, il t’aime ? Vous avez couché ensemble ? Et 2, tu en penses quoi, tu l’aimes ? Tu veux coucher avec ? Lui veut coucher avec toi. Il t’aime, tu crois ? » et sans exagérer je vous jure. La plupart du temps ces conversations se déroulent entre l’héroïne et sa meilleure amie. Toutes les 20 pages, le même dialogue, à propos des mêmes personnes. Désolant.

Et puis il y a toutes les facettes de la culture russe avec lesquelles j’ai du mal : la nana que tous les hommes surprotègent et ne la laisse rien faire (mais par contre commentent constamment son physique),  cette citation « Je l’aime ! –Tu veux coucher avec ? –Non je veux être sa femme et avoir un enfant de lui ! » (bon chacun sa définition de l’amour alors), le fait que l’avortement soit texto décrit comme « c’est tuer l’enfant qui est dans mon ventre »,  tout le monde se mêle de la vie de tout le monde.

Le prochain bouquin russe que je lirai aura intérêt à relever le niveau, hein.

 

Conférences

Comme prévu, j’ai eu plusieurs conférences à gérer en mars : d’abord une qui, en fait, était plus un concours qu’autre chose, durant laquelle j’ai présenté mon ancien thème de mémoire, sur les questions rhétoriques. J’ai obtenu la troisième place du classement, ce qui donnait droit à une publication de thèse (ici c’est une seule page résumant des travaux) dans le prochain recueil. Bref, cool, mais pas super intéressant. En parlant de recueil, même si on m’a publié dans 3, je n’ai pas eu d’exemplaires des deux derniers… Dommage

La deuxième était constituée de français, dans le but de permettre aux professeurs du secondaire et du supérieur d’entendre du français et de se mettre à jour sur certains thèmes. Première intervention : un journaliste français qui vit en Russie depuis un bon moment sans parle un mot de russe, assez imbu de lui-même et très… comment dire… franchouillard, le genre à beaucoup critiquer les Russes, leur culture, leur cuisine, etc. Il a été rédacteur du journal du Village Sportif à Sotchi : le journal des athlètes en gros. Son intervention était censée décrire la langue française à Sotchi ; en fait on a eu un résumé de ses aventures là-bas, entre ses difficultés de visa, la cuisine mauvaise et insuffisante, les choses qui marchaient pas, ce genre de chose. Je ne dis pas que c’était nul, mais de but de la conférence n’était pas de parler de soi…

Deuxième intervention, celle de Lauranne, la française qui enseigne à l’Alliance, sur le langage des jeunes. Bien sûr elle n’a pas eu le temps de tout détailler, mais elle a déjà bien perdu les professeurs en parlant du langage SMS et en passant un extrait d’un film d’Abdelatif Kechiche (un truc dans le genre) où les personnages parlent wesh à une vitesse hallucinante (tellement que je suspecte le montage d’être trop rapide), au point que j’avais un mal fou à comprendre ce qu’ils racontaient.

Puis Antoine et moi sommes passés, chacun de son côté. J’ai présenté deux fois mon thème, lui une, et Lauranne une aussi. J’avais un super beau powerpoint (avec nos couleurs s’il-vous-plaît) sur la culture française d’aujourd’hui, dont j’ai essayé d’aborder (en une heure…) le plus d’aspects possible : la musique, le cinéma, le cinéma d’animation, la littérature, la poésie, les nouvelles technologies dont les jeux vidéo et notre place sur le marché mondial (y’à pas de raison de pas se faire plaisir) et, bien entendu, la gastronomie. J’ai essayé d’aborder tous ces thèmes de manière générale, par manque de temps mais aussi parce que si on ne peut pas réduire la littérature à Lévy, Musso, Gavalda et Pancol, il faut reconnaitre que ce sont les auteurs qui vendent le mieux, donc qui plaisent le plus, en France. De même pour le cinéma. Je voulais donner aux professeurs une image plus actuelle de notre culture : nous, les jeunes, sommes l’avenir, mais ces professeurs ont étudié notre culture il y a longtemps, et transmettent à leurs jeunes cette culture : Joe Dassin, nos vieux films, Zola… Des choses que l’on connait bien sûr, mais qui ne font pas partie de notre quotidien, et qui ne reflètent pas la société française d’aujourd’hui.

J’ai bien aimé cette conférence, même si j’étais angoissée de passer devant tous ces gens, je connaissais bien mon sujet, après tout ; enfin, sauf quand on m’a posé une question sur la mode, là j’ai clairement dit que je n’y connaissais absolument rien.

 

Alliance

Je continue à donner mes cours tranquillement, mais plus j’en donne plus je suis sûre de ne pas vouloir en faire mon métier. Au moins, on pourra pas dire que j’ai pas essayé.

Enfin, je ne serai jamais prof de français, du moins. C’est vraiment une chiure à enseigner, tout comme c’était une chiure à apprendre quand on était gamins. Si même les FRANÇAIS ont du mal à l’apprendre (et d’autres jettent l’éponge), imaginez les Russes. Surtout que malgré le côté fluctuant et transformable de leur langue, elle a vraiment un fonctionnement logique et ne possède que peu d’exceptions. Du coup, je les vois souvent me regarder d’un air qui semble vouloir dire « Mais, mais, mais, comment vous faîtes pour l’utiliser au quotidien ??? »

Concours chant

Le mois dernier, j’ai été invitée par l’Alliance à juger le Concours Régional de Chanson Française. Déjà, grosse et agréable surprise, presque pas de vieilles chansons à l’affiche, mais des choses assez modernes. Autre surprise, il y avait du Mylène Farmer. Enfin, la surprise, c’est surtout que ce sont des hommes qui ont chanté ses chansons.

Alors non, je ne fais pas de discrimination. Au contraire je suis admirative, parce que déjà que pour une voix dans les aigus c’est incroyablement dur à chanter, alors pour une voix testostéronée, j’attendais vraiment de voir ce que ça allait donner. Et puis, en plus, les messages de cette chanteuse ne correspondent pas vraiment à « l’idéal masculin » russe.

Il y avait une quinzaine de participants, dont un duo. Côté chant, on avait de tout,  du un peu faux au parfait, du trémolo modéré au trémolo constant. On voit aussi qu’ils vont tous à la même école sur comment se comporter sur scène.

Et mes Mylènes sont arrivés. L’un d’eux en a chanté deux, absolument faux, et en ondulant des hanches d’avant en arrière, c’était assez hypnotisant, et très très étrange. Le deuxième avait commencé avec une chanson de Joe Dassin « Salut », totalement faux aussi. Je me souviens parce que c’est la première chanson française dont mes amies m’ont parlé en septembre, et que j’avais trouvé que les paroles étaient très… comment dire… à me faire fuir si on me la chante dans la rue. Pour sa chanson de Farmer, il a enfilé un costume du Fantôme de l’Opéra. Ca a pas amélioré son chant. Mais comme je le disais c’est ultra difficile à chanter, et ces garçons ont eu du courage de présenter ces chansons devant tout le monde.  Et ça me rassure, ils ont le droit d’être efféminés sans être lapidés (même si les juges se sont moqués de lui..).

Il y a eu du Zaz aussi (j’aime paaaaaaaas), du Amel Bent (prononcé Bante, oui, non, mais en fait, non).

Lors de la délibération, j’ai été assez étonnée d’entendre énormément de commentaires sur les tenues des participants,  comme quoi telle robe ne le ferait pas au concours national, et que telle participante devait apprendre à marcher en talons. Je croyais qu’on jugeait le chant et le français, moi, mais bon, ça fait partie du show. On était 5 juges, avec Lauranne, Regina, une russe (même si quand elle parle français on s’en rend pas compte) qui travaille aussi à l’Alliance, un vieux monsieur qui devait être professeur de chant, et une dame dont je ne connais absolument pas l’identité.

Finalement on a établi les places :Grand Prix (prononcé tel quel en Russe), Première Deuxième et Troisième places, les prix spéciaux, les lettres de remerciement (j’en ai eu uuuune oui je sais ça sert à rien), et on a donné les cadeaux. Et il en restait deux sacs, alors Lauranne et moi avons eu nos sacs cadeaux (oui comme pour les anniversaires McDo) de chez Dégal, une parfumerie du type Séphora. Je vous laisse admirer mes cadeaux, j’ai pour la première fois de ma vie des produits de maquillage Guerlain. Et toc. C’est drôle comme toutes les choses chères que je possède, ce sont des cadeaux XD.

Hiiiiiiiiiiiii <3
Hiiiiiiiiiiiii <3

Hiiiiiiiiiiiii <3

Cinéma

L’Alliance a organisé pendant deux semaines le Festival du Cinéma Francophone. Je suis allée à l’ouverture, mais je ne suis pas restée pour voir le premier film, Le Casse-tête chinois, vu que je n’avais pas vu les deux premiers.

Par contre, j’y suis retournée pour voir « L’Amour est un Crime parfait », film Arte suisse.

C’était la première fois depuis… au moins septembre voir juillet que j’allais au cinéma. Il se trouve qu’en russe, cinéma se dit presque comme en allemand, kinoteatr. Et effectivement celui où je suis allée, c’est un théâtre : en bas de la salle se trouvait une estrade, et il y avait même un rideau rouge. Et il y avait plus ou moins des balcons. Par contre, pas de popcorn ! C’était un cinéma public, donc pas de vente de popcorn. Bouhouhouuuuu j’en voulais tellement !

Le film ne m’a pas plu (eh oui en film aussi je suis difficile), il rassemble ce que je n’aime pas dans notre cinéma : les dialogues littéraires très artificiels (PERSONNE NE PARLE COMME CA sauf Fabrice Lucchini mais lui il le fait naturellement aussi et il a la classe), les plans statiques de paysages sans son, les sentiments que tout le monde étale, un essai de rendre les choses malsaines… C’est un film pour « l’élite », les gens qui aiment l’art contemporain vous diront que ce film est une œuvre d’art. Moui, certes, mais j’aime pas. Si ça vous intéresse, c’est l’histoire d’un professeur de littérature qui couche avec toutes les femmes qu’il côtoie (dont sa propre sœur) et dont la dernière conquête, une de ses étudiantes, a disparu.

Auchan

Je vous en parlerai plus la prochaine fois, mais le 7 Mai, c’est la journée de la cuisine française, évènement que l’Alliance organise à Auchan avec dégustation de plats français !

 

Le Village

 

Vie au Village (ça fait très télé-réalité, dit comme ça)

Sonia a passé trois semaines entre Moscou et Saint-Pétersbourg, j’ai eu plein de temps pour moi, même un peu trop. Comme je n’ai rien à faire, je préfère ne rien faire à deux, c’est toujours moins chiant. Du coup quand elle est rentrée, on a passé un temps fou à discuter, de tout, de rien. Et puis, on a un vrai fonctionnement de couple/ de famille, en tout cas. Quand on se retrouve le soir, on se demande toujours l’une à l’autre comment s’est passée la journée, on partage un thé/ une tisane, ou le week-end on se fait des tartines de Nutella au petit-dèj, on met l’eau à chauffer l’une pour l’autre, on partage nos sentiments. Je crois que de toute manière je ne suis pas capable de vivre autrement.

On continue à être réveillées par les appels au ***** de hautparleur, ou par les gens qui toquent à n’importe quelle heure. Je ne sais pas ce que je préfère : les mecs qui toquent à 22h30 pour me demander où vit leur pote, ou la femme de ménage qui toquent et OUVRE LA PORTE directement  (principe d’intimité tu connais ?). Ah, le pompon, ça reste le Directeur des Affaires Internationales, qui a pas toqué mais a juste ouvert la porte, mis un pied dans ma chambre et m’a demandé « Je peux ? ». Je l’aurais giflé ce connard. En plus j’ai eu peur quand la porte s’est ouverte, je me suis dit « Ça peut pas être Antoine il entrerait pas comme ça ». Visiblement, ce mec n’était absolument pas dérangé par le fait que deux jeunes femmes vivent là, et qu’on a droit à notre intimité, et à du respect. Comment voulez-vous qu’on se sente chez nous ici ? Tout ça pour me dire « Laissez pas le matelas du troisième lit à l’air achetez une protection ». Mais oui bien sûr, il reste à l’air tout l’été quand y’à personne mais quand on est là c’est à NOUS de protéger un lit, une place qui n’est pas la nôtre ? Bien sûr…

J’ai aussi adoré quand la « pédagogue » nous a fait un sermon sur la cuisine (les chinois cuisinent toujours en en foutant partout) en nous disant « Regardez ce sol mesdemoiselles. C’est votre visage. C’est ce qu’on voit de vos talents de maitresses de maison. Vous devriez avoir honte, surtout que vous êtes des filles ». Outre le sexisme incroyable contenu là-dedans (et le fait que si les hommes qui partagent notre cuisine ne nettoient pas parce qu’on leur dit que c’est pas leur rôle…), hmm, coucou, je suis étudiante, ici je ne cuisine que des choses à l’eau et encore la plupart du temps c’est que du thé, je ne suis pas responsable de la merde des autres, j’ai un peu autre chose à foutre (ou plutôt j’en ai rien à foutre).  Et c’est quoi ce truc avec la maitresse de maison, on nous fait bien comprendre qu’on est que des « invités » ici (si si c’est marqué partout), alors je suis maitresse de rien du tout. Et la poussière n’a jamais tué personne, merde ! C’est quoi cette culpabilisation en me disant que je devrais avoir honte de ne pas remplir mon « rôle » dans la société, en gros, dîtes-le-moi si vous pensez que je dois abandonner mes études et me trouver un mari, au moins ça aura le mérite d’être direct…

Mes voisins

Je me plains beaucoup de mes voisins chinois, mais il faut savoir que la plupart sont des personnes très très sympathiques. La majorité sont des filles, qui me disent bonjour, demandent de mes nouvelles, on discute, on s’offre des bouchées de nos plats respectifs, bref, la bonne entente. Et puis il y a l’ancien voisin d’Antoine, qui met la musique à fond, ne nettoie jamais, a essayé de nous exclure Sonia et moi de la cuisine, bref, Guerre Froide mais Polie. Il a un nouveau voisin depuis un moment, un Kazakh qui me parle dans un russe à vitesse hallucinante, et quand je lui fais remarquer en lui disant de réduire un peu le débit, se met à me parler comme à une enfant. Sympa… Lui skype souvent fort dans la cuisine, et il fait partie des deux crétins qui avaient toqué à ma porte à 22h30. Et il rigole d’une manière étrange qui me fait toujours suspecter qu’il se paie ma tête.

La porte juste en face de chez nous abrite quatre très jeunes Chinoises. Un soir, deux d’entre elles, des lesbiennes adorables, sont venues, en se soutenant mutuellement par un câlin, timidement nous proposer, à Sonia et à moi, de cuisiner pour nous un dimanche. D’après Sonia, c’est leur professeure qui leur a donné l’idée, histoire de parler plus russe. Alors évidemment, on a dit oui, d’abord parce qu’on veut les aider, et deuxièmement parce que l’idée de manger chinois, MIAAAAAM !

Le dimanche, elles sont donc venues dans notre chambre avec une de leurs amies, ont mis plein de plats différents sur notre table, nous ont servi du Fanta, on a tous pris dans nos bols du riz, et c’est parti mon kiki. Le principe était pas de se servir de tout puis de manger, on pouvait prendre directement dans les plats (au début Sonia et moi ne savions pas tellement comment faire). Elles nous ont montré comment prendre des baguettes correctement (j’étais pas loin !), et on a discuté de toute et de rien. C’était parfois un peu épicé, d’ailleurs elles avaient gentiment demandé avant si on aimait notre nourriture fortement épicé ou pas, on avait dit un peu, donc c’était parfait. Je ne saurais pas vous décrire les plats, alors je préfère vous montrer :

 

Cinéma

L’Alliance a organisé pendant deux semaines le Festival du Cinéma Francophone. Je suis allée à l’ouverture, mais je ne suis pas restée pour voir le premier film, Le Casse-tête chinois, vu que je n’avais pas vu les deux premiers.

Par contre, j’y suis retournée pour voir « L’Amour est un Crime parfait », film Arte suisse.

C’était la première fois depuis… au moins septembre voir juillet que j’allais au cinéma. Il se trouve qu’en russe, cinéma se dit presque comme en allemand, kinoteatr. Et effectivement celui où je suis allée, c’est un théâtre : en bas de la salle se trouvait une estrade, et il y avait même un rideau rouge. Et il y avait plus ou moins des balcons. Par contre, pas de popcorn ! C’était un cinéma public, donc pas de vente de popcorn. Bouhouhouuuuu j’en voulais tellement !

Le film ne m’a pas plu (eh oui en film aussi je suis difficile), il rassemble ce que je n’aime pas dans notre cinéma : les dialogues littéraires très artificiels (PERSONNE NE PARLE COMME CA sauf Fabrice Lucchini mais lui il le fait naturellement aussi et il a la classe), les plans statiques de paysages sans son, les sentiments que tout le monde étale, un essai de rendre les choses malsaines… C’est un film pour « l’élite », les gens qui aiment l’art contemporain vous diront que ce film est une œuvre d’art. Moui, certes, mais j’aime pas. Si ça vous intéresse, c’est l’histoire d’un professeur de littérature qui couche avec toutes les femmes qu’il côtoie (dont sa propre sœur) et dont la dernière conquête, une de ses étudiantes, a disparu.

Auchan

Je vous en parlerai plus la prochaine fois, mais le 7 Mai, c’est la journée de la cuisine française, évènement que l’Alliance organise à Auchan avec dégustation de plats français !

Le Village

Vie au Village (ça fait très télé-réalité, dit comme ça)

Sonia a passé trois semaines entre Moscou et Saint-Pétersbourg, j’ai eu plein de temps pour moi, même un peu trop. Comme je n’ai rien à faire, je préfère ne rien faire à deux, c’est toujours moins chiant. Du coup quand elle est rentrée, on a passé un temps fou à discuter, de tout, de rien. Et puis, on a un vrai fonctionnement de couple/ de famille, en tout cas. Quand on se retrouve le soir, on se demande toujours l’une à l’autre comment s’est passée la journée, on partage un thé/ une tisane, ou le week-end on se fait des tartines de Nutella au petit-dèj, on met l’eau à chauffer l’une pour l’autre, on partage nos sentiments. Je crois que de toute manière je ne suis pas capable de vivre autrement.

On continue à être réveillées par les appels au ***** de hautparleur, ou par les gens qui toquent à n’importe quelle heure. Je ne sais pas ce que je préfère : les mecs qui toquent à 22h30 pour me demander où vit leur pote, ou la femme de ménage qui toquent et OUVRE LA PORTE directement  (principe d’intimité tu connais ?). Ah, le pompon, ça reste le Directeur des Affaires Internationales, qui a pas toqué mais a juste ouvert la porte, mis un pied dans ma chambre et m’a demandé « Je peux ? ». Je l’aurais giflé ce connard. En plus j’ai eu peur quand la porte s’est ouverte, je me suis dit « Ça peut pas être Antoine il entrerait pas comme ça ». Visiblement, ce mec n’était absolument pas dérangé par le fait que deux jeunes femmes vivent là, et qu’on a droit à notre intimité, et à du respect. Comment voulez-vous qu’on se sente chez nous ici ? Tout ça pour me dire « Laissez pas le matelas du troisième lit à l’air achetez une protection ». Mais oui bien sûr, il reste à l’air tout l’été quand y’à personne mais quand on est là c’est à NOUS de protéger un lit, une place qui n’est pas la nôtre ? Bien sûr…

J’ai aussi adoré quand la « pédagogue » nous a fait un sermon sur la cuisine (les chinois cuisinent toujours en en foutant partout) en nous disant « Regardez ce sol mesdemoiselles. C’est votre visage. C’est ce qu’on voit de vos talents de maitresses de maison. Vous devriez avoir honte, surtout que vous êtes des filles ». Outre le sexisme incroyable contenu là-dedans (et le fait que si les hommes qui partagent notre cuisine ne nettoient pas parce qu’on leur dit que c’est pas leur rôle…), hmm, coucou, je suis étudiante, ici je ne cuisine que des choses à l’eau et encore la plupart du temps c’est que du thé, je ne suis pas responsable de la merde des autres, j’ai un peu autre chose à foutre (ou plutôt j’en ai rien à foutre).  Et c’est quoi ce truc avec la maitresse de maison, on nous fait bien comprendre qu’on est que des « invités » ici (si si c’est marqué partout), alors je suis maitresse de rien du tout. Et la poussière n’a jamais tué personne, merde ! C’est quoi cette culpabilisation en me disant que je devrais avoir honte de ne pas remplir mon « rôle » dans la société, en gros, dîtes-le-moi si vous pensez que je dois abandonner mes études et me trouver un mari, au moins ça aura le mérite d’être direct…

Mes voisins

Je me plains beaucoup de mes voisins chinois, mais il faut savoir que la plupart sont des personnes très très sympathiques. La majorité sont des filles, qui me disent bonjour, demandent de mes nouvelles, on discute, on s’offre des bouchées de nos plats respectifs, bref, la bonne entente. Et puis il y a l’ancien voisin d’Antoine, qui met la musique à fond, ne nettoie jamais, a essayé de nous exclure Sonia et moi de la cuisine, bref, Guerre Froide mais Polie. Il a un nouveau voisin depuis un moment, un Kazakh qui me parle dans un russe à vitesse hallucinante, et quand je lui fais remarquer en lui disant de réduire un peu le débit, se met à me parler comme à une enfant. Sympa… Lui skype souvent fort dans la cuisine, et il fait partie des deux crétins qui avaient toqué à ma porte à 22h30. Et il rigole d’une manière étrange qui me fait toujours suspecter qu’il se paie ma tête.

La porte juste en face de chez nous abrite quatre très jeunes Chinoises. Un soir, deux d’entre elles, des lesbiennes adorables, sont venues, en se soutenant mutuellement par un câlin, timidement nous proposer, à Sonia et à moi, de cuisiner pour nous un dimanche. D’après Sonia, c’est leur professeure qui leur a donné l’idée, histoire de parler plus russe. Alors évidemment, on a dit oui, d’abord parce qu’on veut les aider, et deuxièmement parce que l’idée de manger chinois, MIAAAAAM !

Le dimanche, elles sont donc venues dans notre chambre avec une de leurs amies, ont mis plein de plats différents sur notre table, nous ont servi du Fanta, on a tous pris dans nos bols du riz, et c’est parti mon kiki. Le principe était pas de se servir de tout puis de manger, on pouvait prendre directement dans les plats (au début Sonia et moi ne savions pas tellement comment faire). Elles nous ont montré comment prendre des baguettes correctement (j’étais pas loin !), et on a discuté de toute et de rien. C’était parfois un peu épicé, d’ailleurs elles avaient gentiment demandé avant si on aimait notre nourriture fortement épicé ou pas, on avait dit un peu, donc c’était parfait. Je ne saurais pas vous décrire les plats, alors je préfère vous montrer :

 

Ensuite on les a aidé à nettoyer. On a vraiment passé un super moment, et franchement on a super bien mangé !

J’ai vu mes deux petites (elles sont plus jeunes mais aussi bien plus petites en taille, et puis elles sont si mignonnes avec leurs joues rondes) lesbiennes, un soir, se chamailler près de la plaque dans la cuisine. Puis elles se sont fixées du regard, et l’une d’entre elle a eu le réflexe des amoureux : quand on se fixe avec tendresse, on ne peut qu’avoir envie de s’embrasser. L’autre l’a déviée vers sa joue, parce que j’étais là, je pense. Mais quand je vois ça, de une, je pense que mon chéri me manque beaucoup, et de deux, je ne comprendrais jamais les homophobes. L’amour, c’est l’amour, c’est beau entre n’importe qui.

 

WWII

Bon, là, ça va être moins drôle. En septembre, il y avait des affiches partout dans le métro à propos du film Stalingrad. Du coup, je l’avais téléchargé, et avec Sonia on a trouvé un soir pour se le regarder tranquillement.

Ce film, je ne l’ai pas aimé. La raison principale, c’est sa réalisation : vous voyez le principe Matrix des ralentissements lors des scènes de combats ? Bah imaginez que quasiment tout le film se passe au ralenti. C’est d’une chiantise innommable. Mais vraiment. Bon, ensuite, quand les Allemands parlent, on entend leur voix en allemand, et un Russe parle PAR-DESSUS. Ce qui donne un rendu AFFREUX. Soit tu mets en russe en précisant que c’est de l’allemand d’une manière ou d’une autre, soit tu laisses en allemand et tu mets des sous-titres, scheiẞe !

Ensuite, on a eu droit à des monologues patriotiques absolument insupportables. Je veux dire, mec, y’à des gens qui te tirent dessus, c’est pas un super moment pour hurler comme tu aimes ta patrie et comme les gens ont tué ta famille.

Alors, que je vous zexplicationnise. C’est un film sur Stalingrad. Attends, non. C’est un film sur la Seconde Guerre Mondiale. Attends, non, non plus. C’est un film sur 5 soldats péquenauds qui veulent se taper une réfugiée de 16-18 ans dans son bâtiment. Voiiiiiilà. Et qui s’appelle Stalingrad.

                Donc, c’est à Stalingrad, la ville, ou du moins la partie ou on est, est tenue par les Allemands. Les Russes tentent une percée, se font botter le cul mais y’en a qui atteignent un vieux bâtiment, dans lequel va s’organiser tout le reste des autres péquenauds qui ont réussi à passer, quel que soit leur régiment. Dans ce bâtiment habite une jeune femme qui refuse de partir de sa maison. Les 5 héros tombent amoureux d’elle et font tout pour lui faire plaisir.

                Jusque-là on va dire que c’est potable, sans dire que c’est de qualité. Ce qui me dérange…

  1. Les Allemands crament des gens qu’ils suspectent d’être juifs. Les Russes, qui tiennent, je le rappelle, un bâtiment apparemment stratégique, EN SORTENT pour bastonner les Allemands dans un désordre incroyable, ALORS QUE CA FAIT 20MIN DE FILM QU’ILS SONT A COURS DE MUNITIONS. Mais vous inquiétez pas, ils s’en sortent, c’est les gentils. Mais quand même, en terme de stratégie militaire franchement…
  2. L’un des Allemands couche avec et viole régulièrement une habitante du coin qui lui rappelle sa femme. Il lui apporte de la nourriture, qu’elle donne à ses voisins, qui la traite de… bref, ils l’insultent. Il adore lui parler et lui faire de super monologues – dont elle ne comprend pas un mot, elle parle pas allemand. Alors qu’elle va se faire déporter, il la cherche et la sauve, même si elle est pas ultra motivée. Alors du coup, un Russe la bute au sniper (oui oui même en manque constant de munition) parce qu’ « elle couche avec les bosches ». Oui, enfin, non, merde quoi elle a rien demandé depuis le début c’est une victime la nana !
  3. Le même Russe décide d’entrainer la fille de l’immeuble au sniper (non non on gaspille pas de balles…). Un jeune Allemand de la Wehrmacht s’approche de la pompe à eau, elle le bute. Le capitaine russe hurle « NON MAIS CA VA PAS MEME LES ANIMAUX NE SE BATTENT PAS AU POINT D’EAU C’ST UNE DES REGLES TACITES DE GUERRE ». Et le sniper qui lui répond  (pendant que les Allemands, un peu pas contents, commencent à tirer) que les Allemands ont buté sa famille, qu’ils sont pires que des animaux, qu’ils ne méritent tous que la mort. Bon, on saura jamais la morale de l’histoire, parce qu’ils se rendent enfin compte qu’on leur tire dessus, après.
  4. Malgré le fait que son capitaine aie merdé un nombre incroyable de fois, le général Allemand passe son temps à le menacer de le virer mais le fait jamais. Efficacité en temps de guerre : 0.

Et surtout, c’est toute cette atmosphère noire et blanche de « Les Allemands c’est les méchants et les Russes les gentils ». Et là, c’est le drame : j’ai voulu en discuter avec mes amies sur Vkontakte. J’ai osé dire que dans la vie, c’est pas comme ça, c’est plutôt (pardonnez-moi) des nuances de gris, je pense pas franchement, par exemple, que buter un pauvre gamin qui va chercher de l’eau, se soit super exemplaire non plus. J’ai osé dire que les Allemands, eh bah c’était des gens, des humains, et que pourquoi c’est pas possible de les montrer en tant que tels et pas de manière manichéenne ?

Apparemment, c’est un sujet hyper sensible en Russie, la Seconde Guerre Mondiale. Bon, c’est un sujet sensible partout : parlez-en à ceux qui l’ont connu. Mais jamais j’aurais imaginé tant d’agressivité, ce jour-là. Outre le fait que je me suis vue renvoyée aux livres (russes) d’histoire, ce que je n’apprécie pas tellement, ou on m’a dit aussi de regarder des reportages (russes), je me suis faite aussi attaquée sur le fait que bah, notre pays, il a collaboré.

Bon, déjà, j’étais pas là, hein, et puis je vais quand même pas justifier la politique de la France à ce moment-là, ni débattre dessus, bah oui on a collaboré, enfin Pétain a collaboré. Ensuite, et je leur ai dit, en France, voire même dans le reste du monde, on a pas vraiment une meilleure opinion de Staline et de l’Armée Rouge que d’Hitler. C’est un peu kiff kiff bourricot, des tyrans qui voulaient étendre leurs pays en roulant à chars sur les corps des gens. Alors quand on me dit qu’ils ont libéré l’Est de l’Europe, hmm oui jusqu’au moment où ils ont organisé des coups pour les rabattre sous leur aile. « Oui mais on a gardé notre pays indépendant ». Certes, et donc ?

On m’a dit qu’il n’était pas dans les plans d’Hitler de nous effacer de la carte du monde. Ben, techniquement, il l’a fait, vu qu’une bonne partie de la France, c’était l’Allemagne.

J’ai osé dire que tous les Allemands n’étaient pas des fascistes. Oups. En fait, littéralement, elles m’ont dit que leur pays était celui qui avait le plus souffert de la guerre. C’est tout à fait leur droit de le penser, mais mon avis à moi, c’est que dire ça, c’est insulter tous les autres pays participant. On ne mesure pas et ne compare pas la souffrance des pays, ni des gens, d’ailleurs. Chacun vit à son niveau, et cette guerre a été, pour tous, la pire douleur, la pire des choses qu’ils aient jamais connus. Tous.

 

Bref, d’engueulades en engueulades, je m’en suis pris plein la tête, pour rien, en plus, juste parce que je posais la question de « Pourquoi ce serait pas possible de montrer dans un de vos films un Allemand gentil, humain ? » Pas « toute l’armée allemande » mais « un Allemand », juste un, histoire qu’on voit que c’est un humain.

C’était bête, et surtout je ne comprends pas cette agressivité. Nos grands-parents aussi ont connu la guerre, mais c’est pas pour ça que je défendrais bec et ongles l’histoire de notre pays. Au contraire, je pense que personne ne peut être fier de cette période, ni de la Première Guerre, d’ailleurs. On a pas à avoir honte non plus, c’est pas comme si c’était notre faute, employons-nous plutôt à en éviter une Troisième, hein.

                C’est bien triste, tout ça.

Le beau temps

                Sur une note plus joyeuse, le printemps est arrivé ! La semaine dernière ! Eh oui on a eu de la neige très tard (et c’est pas dit que ce soit fini O_o). Bordel un peu de soleil et de chaleur ça fait du bien. Bon, les terrasses des cafés sont pas encore de sortie, mais j’ai de l’espoir.

                Pourtant, il a fallu le mériter, ce printemps. On a alterné beaux jours, neige, gel, beau jour, giboulées de neige et pluie, etc. Un jour qu’il faisait beau, je me suis dit, « je vais aller courir », moi qui ne cours JAMAIS. Deux jours plus tard, je m’habille pour, et je pars. Oui, sauf que. Le beau temps avait fait fondre la neige, et ça avait gelé. Sonia était tombée, déjà. Mais moi je pars, guillerette. Deux cents mètres de courses gaie plus tard, je saute d’un trottoir, je glisse sur une plaque de place en atterrissant, PATATRAS. Sous le choc, je me suis relevée et je me suis mise à marcher. Après, j’ai couru 40 min. Si si. Et après, j’ai eu le coude droit noir pendant une semaine, et un bleu énorme sur la cuisse gauche. Ne me demandez pas comment j’ai réussi à me faire mal à ces endroits-là, je n’en sais strictement rien.

Colis

Je crois que ça se passe de mots. Ah, non : TISAAAAAAAAAAAAAAAAANES ! (Impossible d’en trouver ici)

 

Culture locale

Alors, mes nouvelles réflexions sur la culture russe !

Thé

Je vous l’ai déjà dit, on boit beaucoup de thé, ici. Dans un café, pour 2-3€, on vous file une théière. Déjà, suck it, salons de thé à Paris à 5€ la tasse !

Deuxio, rajouter de l’eau chaude sans changer le thé, c’est gratos. GRA-TUIT ! Donc pour 2-3€, vous pouvez boire environ 8 tasses. C’EST LA MEILLEURE CHOSE AU MONDE !

Magasins

Les petits magasins, Magnit, Pitioroshka et Edelweiss, sont un peu comme nos « arabes du coin » : c’est petit, y’à de tout, c’est souvent le bordel, et c’est plus cher. Mais y’à des trucs uniques, du genre des gâteaux au pavot, ou des palmiers avec des céréales dessus. MIAM.

Les plus grands, Perekrestok, Bahetle et Auchan, fonctionnent comme nos super et hypermarchés. A quelques différences près, du moins dans le cas de Bahetle : c’est la personne qui tient la caisse qui met vos achats dans les sacs, ou alors un ou une stagiaire. Sacs qui, si petits, sont gratuits, sinon, qui ne coûtent presque rien (4 roubles). Si vous faites comme moi et apportez un grand sac IKEA puis tentez de le remplir vous-même, on vous regarde bizarrement. Personnellement, ça me gêne beaucoup qu’ils fassent ça pour moi… Les habitudes ont la vie dure. Les gens laissent leurs caddies n’importe où, souvent tout juste avant la caisse. On peut y acheter des cigarettes au paquet, et dans le cas de Auchan, à la cartouche.

Последний звонок

                …ou « La dernière cloche » mais avouez que c’est moche. Alors, de ce que j’ai compris, ça se fait chaque année à l’école, puis la dernière année d’Université. C’est un spectacle présentant les différentes classes d’étudiants qui remercient leurs professeurs, notamment en leur donnant des fleurs.

                Bon je le dis clairement, c’est pas trop trop mon truc. Le principe me gêne un peu. La reconnaissance, pour moi, c’est quelque chose d’intime, de personnel, et qui doit être sincère. Je sais que Valentina va recevoir un beau et énorme bouquet de ma part à la fin de l’année, par exemple. Mais à la fin, quand ce sera fini.  Oui parce que là on a fait ça il y à bientôt deux semaines. Donc c’est un peu étrange, déjà. J’y suis allée parce que tout de même je fais partie de cette classe, mais j’ai pas voulu parler pour tous. Trop « show », trop artificiel pour moi, j’avais l’impression d’être dans un épisode de Glee.

Notre classe s’est cotisée pour acheter un beau gâteau aux professeurs.

 

                Les filles ont aussi fait une vidéo, et Antoine et Marina ont dit quelques mots pour remercier les professeurs, Ksénia a dansé, aussi.

                Les autres groupes ont à peu près fait la même chose. Ah et Polina a chanté, ça, pour le coup, c’était rudement chouette ! En bref, c’était sympatoche, mais ça m’a pas non plus remuée.

Pâques

                J’ai passé Pâques chez moi, avec Sonia. On a mangé le gâteau traditionnel des Russes à Pâques, c’est une brioche au beurre avec des raisins. C’était super bon ! Et le lendemain, Valentina m’a donné des œufs durs avec un autocollant de fleurs dessus. Un vrai œuf dur. Apparemment, ça se fait. Enfin, quand j’ai reçu mes Kinder Surprises, j’ai été ravie, hein.

 

Pâques polonais

                Sonia m’avait invitée à fêter Pâques avec les apprenants du polonais à l’Université, et les autres polonais de KFU. Du coup comme je n’avais strictement rien d’autre à faire et que j’avais très très envie de voir ça, j’y suis allée. Eh bah c’était super sympa : on a écouté un discours (en polonais et en russe) expliquant la tradition de Pâques en Pologne. Je viens de redemander à Sonia pour être sûre d’avoir tout compris :

-Deux semaines avant Pâques, ils vont à l’église avec des « Palmes », des gerbes de fleurs et de blé, parfois immense. C’est lié à la Bible.

-Le « Samedi Rouge », la veille de Pâques, tous vont à l’église avec des petits paniers en osiers avec de la nourriture : viande, sel, œufs (obligatoires), un peu tout ce qu’on veut, quoi.

-Une fois ces paniers bénis à l’église à coup d’eau bénite, ils mangent le tout le dimanche : dans la famille de Sonia ils font une soupe histoire de tout foutre dedans, c’est pas bête.

-Le lundi est un jour férié appelé « Śmigus-dyngus » (prononcez le S en Ch, et le u en Ou, vous verrez c’est marrant à dire) durant lequel les filles et les garçons s’aspergent d’eau. Avant, c’était chacun son jour, les garçons aspergeaient les filles le lundi et les filles les aspergeaient le mardi. Mais deux jours fériés, ça devait faire beaucoup. Je vous mets une autre image que celle de Wiki, qui fait franchement peur.

 

                Ensuite, on a eu une pièce de théâtre en polonais, tirée d’un bouquin d’un des auteurs polonais préférés de Sonia, Gombrowicz (et dans deux jours j’aurai encore oublié son nom). Bon, apparemment, y’avait un prof, des élèves, et ils étaient pas d’accord, et ça faisait beaucoup de CH TCH CHIA TCHI TCHU. Ouais, le polonais, ça ressemble un peu à ça, pour moi. C’est assez… chuintant.

                Puis on nous a fait décorer des œufs durs (ils y tiennent à leurs vrais œufs en Europe de l’Est hein), et j’avais un stylo rouge, et j’avais pas d’idées, et je sais pas dessiner, et je laisse Sonia vous dire la suite :

 

                Ils ont fait un petit concours entre les œufs, Sonia devait décider qui gagnait. Elle ne m’a pas favorisée, ce qui m’a fait plaisir, et une prof de polonais a donné au gagnant (qui avait fait un œuf avec des pieds c’est mignon) un calendrier en polonais.

                Ensuite on a écouté (et pour les autres, chanté) une chanson en polonais. J’ai essayé de lire les paroles, et Sonia a été gentille de ne pas rire. Mais bordel j’y comprends rien, y’à des traits au milieu des lettres, y’à plusieurs façon d’écrire un ch, tch, j, chi, bref, on dirait du français.

                Ensuite on a mangé les œufs, puis commencé à manger les plats polonais (la VACHE c’est super bon la cuisine polonaise !) du genre du « bigous », et écouté/chanté une deuxième chanson. A la fin, il restait plein de nourriture et personne ne voulait en ramener, alors Sonia et moi nous sommes dévouées, et on mangera le tout tranquillement demain !

                Bref, c’était vraiment très chouette, j’ai passé un très bon moment !

 

Divers

-Minou Kevin. Croyez-le ou pas, un mec du nom de Minou Kevin m’a ajouté comme amie sur Vkontakte. J’ai bien ri avant de le supprimer.

-Des musiciens français sont venus faire un spectacle pour les enfants qui étudient avec l’Alliance. Je les ai vus quand ils sont venus au siège, et on a papoté, ça fait du bien de voir des compatriotes. Ils étaient très sympathiques, on a bien plaisanté. C’est à ce moment-là que Régina m’a fait goûter une confiserie tatare, une sorte de barbapapa minuscule, blanche, en cône, et qui s’effrite. OK, c’est indescriptible, mais c’est bon !

-Il y a quelques temps, un ami de Sonia, qui vient d’Azerbaïdjan, a reçu en cadeau pour une fête des confiseries de son pays. Il en a donné quelques-unes à Sonia, qui les a partagés avec moi. Y’avait un truc aux noix, mais aussi une espèce de chou à la vanille, et d’autres, le tout était super bon ! Côté cuisine du monde y’a pas à dire je suis servie cette année !

-J’ai écrit un petit article sur l’un des sites sur la Russie que j’avais envoyé en janvier, voilà le lien : http://russie.fr/clara-bloggeuse-etudiante-kazan

-Je ne l’avais pas dit dans mon article précédent, mais j’ai reçu un colis de ma meilleure amie, Marie, pile au bon moment, quand je passais mes examens à l’hôpital, et ça m’a fait incroyablement plaisir <3

 
Ça fait pas incroyablement envie ?

Ça fait pas incroyablement envie ?

Ensuite on les a aidé à nettoyer. On a vraiment passé un super moment, et franchement on a super bien mangé !

J’ai vu mes deux petites (elles sont plus jeunes mais aussi bien plus petites en taille, et puis elles sont si mignonnes avec leurs joues rondes) lesbiennes, un soir, se chamailler près de la plaque dans la cuisine. Puis elles se sont fixées du regard, et l’une d’entre elle a eu le réflexe des amoureux : quand on se fixe avec tendresse, on ne peut qu’avoir envie de s’embrasser. L’autre l’a déviée vers sa joue, parce que j’étais là, je pense. Mais quand je vois ça, de une, je pense que mon chéri me manque beaucoup, et de deux, je ne comprendrais jamais les homophobes. L’amour, c’est l’amour, c’est beau entre n’importe qui.

 

WWII

Bon, là, ça va être moins drôle. En septembre, il y avait des affiches partout dans le métro à propos du film Stalingrad. Du coup, je l’avais téléchargé, et avec Sonia on a trouvé un soir pour se le regarder tranquillement.

Ce film, je ne l’ai pas aimé. La raison principale, c’est sa réalisation : vous voyez le principe Matrix des ralentissements lors des scènes de combats ? Bah imaginez que quasiment tout le film se passe au ralenti. C’est d’une chiantise innommable. Mais vraiment. Bon, ensuite, quand les Allemands parlent, on entend leur voix en allemand, et un Russe parle PAR-DESSUS. Ce qui donne un rendu AFFREUX. Soit tu mets en russe en précisant que c’est de l’allemand d’une manière ou d’une autre, soit tu laisses en allemand et tu mets des sous-titres, scheiẞe !

Ensuite, on a eu droit à des monologues patriotiques absolument insupportables. Je veux dire, mec, y’à des gens qui te tirent dessus, c’est pas un super moment pour hurler comme tu aimes ta patrie et comme les gens ont tué ta famille.

Alors, que je vous zexplicationnise. C’est un film sur Stalingrad. Attends, non. C’est un film sur la Seconde Guerre Mondiale. Attends, non, non plus. C’est un film sur 5 soldats péquenauds qui veulent se taper une réfugiée de 16-18 ans dans son bâtiment. Voiiiiiilà. Et qui s’appelle Stalingrad.

Donc, c’est à Stalingrad, la ville, ou du moins la partie ou on est, est tenue par les Allemands. Les Russes tentent une percée, se font botter le cul mais y’en a qui atteignent un vieux bâtiment, dans lequel va s’organiser tout le reste des autres péquenauds qui ont réussi à passer, quel que soit leur régiment. Dans ce bâtiment habite une jeune femme qui refuse de partir de sa maison. Les 5 héros tombent amoureux d’elle et font tout pour lui faire plaisir.

Jusque-là on va dire que c’est potable, sans dire que c’est de qualité. Ce qui me dérange…

1. Les Allemands crament des gens qu’ils suspectent d’être juifs. Les Russes, qui tiennent, je le rappelle, un bâtiment apparemment stratégique, EN SORTENT pour bastonner les Allemands dans un désordre incroyable, ALORS QUE CA FAIT 20MIN DE FILM QU’ILS SONT A COURS DE MUNITIONS. Mais vous inquiétez pas, ils s’en sortent, c’est les gentils. Mais quand même, en terme de stratégie militaire franchement…

 

2. L’un des Allemands couche avec et viole régulièrement une habitante du coin qui lui rappelle sa femme. Il lui apporte de la nourriture, qu’elle donne à ses voisins, qui la traite de… bref, ils l’insultent. Il adore lui parler et lui faire de super monologues – dont elle ne comprend pas un mot, elle parle pas allemand. Alors qu’elle va se faire déporter, il la cherche et la sauve, même si elle est pas ultra motivée. Alors du coup, un Russe la bute au sniper (oui oui même en manque constant de munition) parce qu’ « elle couche avec les bosches ». Oui, enfin, non, merde quoi elle a rien demandé depuis le début c’est une victime la nana !

 

3. Le même Russe décide d’entrainer la fille de l’immeuble au sniper (non non on gaspille pas de balles…). Un jeune Allemand de la Wehrmacht s’approche de la pompe à eau, elle le bute. Le capitaine russe hurle « NON MAIS CA VA PAS MEME LES ANIMAUX NE SE BATTENT PAS AU POINT D’EAU C’ST UNE DES REGLES TACITES DE GUERRE ». Et le sniper qui lui répond  (pendant que les Allemands, un peu pas contents, commencent à tirer) que les Allemands ont buté sa famille, qu’ils sont pires que des animaux, qu’ils ne méritent tous que la mort. Bon, on saura jamais la morale de l’histoire, parce qu’ils se rendent enfin compte qu’on leur tire dessus, après.

4. Malgré le fait que son capitaine aie merdé un nombre incroyable de fois, le général Allemand passe son temps à le menacer de le virer mais le fait jamais. Efficacité en temps de guerre : 0.

Et surtout, c’est toute cette atmosphère noire et blanche de « Les Allemands c’est les méchants et les Russes les gentils ». Et là, c’est le drame : j’ai voulu en discuter avec mes amies sur Vkontakte. J’ai osé dire que dans la vie, c’est pas comme ça, c’est plutôt (pardonnez-moi) des nuances de gris, je pense pas franchement, par exemple, que buter un pauvre gamin qui va chercher de l’eau, se soit super exemplaire non plus. J’ai osé dire que les Allemands, eh bah c’était des gens, des humains, et que pourquoi c’est pas possible de les montrer en tant que tels et pas de manière manichéenne ?

Apparemment, c’est un sujet hyper sensible en Russie, la Seconde Guerre Mondiale. Bon, c’est un sujet sensible partout : parlez-en à ceux qui l’ont connu. Mais jamais j’aurais imaginé tant d’agressivité, ce jour-là. Outre le fait que je me suis vue renvoyée aux livres (russes) d’histoire, ce que je n’apprécie pas tellement, ou on m’a dit aussi de regarder des reportages (russes), je me suis faite aussi attaquée sur le fait que bah, notre pays, il a collaboré.

Bon, déjà, j’étais pas là, hein, et puis je vais quand même pas justifier la politique de la France à ce moment-là, ni débattre dessus, bah oui on a collaboré, enfin Pétain a collaboré. Ensuite, et je leur ai dit, en France, voire même dans le reste du monde, on a pas vraiment une meilleure opinion de Staline et de l’Armée Rouge que d’Hitler. C’est un peu kiff kiff bourricot, des tyrans qui voulaient étendre leurs pays en roulant à chars sur les corps des gens. Alors quand on me dit qu’ils ont libéré l’Est de l’Europe, hmm oui jusqu’au moment où ils ont organisé des coups pour les rabattre sous leur aile. « Oui mais on a gardé notre pays indépendant ». Certes, et donc ?

On m’a dit qu’il n’était pas dans les plans d’Hitler de nous effacer de la carte du monde. Ben, techniquement, il l’a fait, vu qu’une bonne partie de la France, c’était l’Allemagne.

J’ai osé dire que tous les Allemands n’étaient pas des fascistes. Oups. En fait, littéralement, elles m’ont dit que leur pays était celui qui avait le plus souffert de la guerre. C’est tout à fait leur droit de le penser, mais mon avis à moi, c’est que dire ça, c’est insulter tous les autres pays participant. On ne mesure pas et ne compare pas la souffrance des pays, ni des gens, d’ailleurs. Chacun vit à son niveau, et cette guerre a été, pour tous, la pire douleur, la pire des choses qu’ils aient jamais connus. Tous.

 

Bref, d’engueulades en engueulades, je m’en suis pris plein la tête, pour rien, en plus, juste parce que je posais la question de « Pourquoi ce serait pas possible de montrer dans un de vos films un Allemand gentil, humain ? » Pas « toute l’armée allemande » mais « un Allemand », juste un, histoire qu’on voit que c’est un humain.

C’était bête, et surtout je ne comprends pas cette agressivité. Nos grands-parents aussi ont connu la guerre, mais c’est pas pour ça que je défendrais bec et ongles l’histoire de notre pays. Au contraire, je pense que personne ne peut être fier de cette période, ni de la Première Guerre, d’ailleurs. On a pas à avoir honte non plus, c’est pas comme si c’était notre faute, employons-nous plutôt à en éviter une Troisième, hein.

C’est bien triste, tout ça.

 

Le beau temps

                Sur une note plus joyeuse, le printemps est arrivé ! La semaine dernière ! Eh oui on a eu de la neige très tard (et c’est pas dit que ce soit fini O_o). Bordel un peu de soleil et de chaleur ça fait du bien. Bon, les terrasses des cafés sont pas encore de sortie, mais j’ai de l’espoir.

                Pourtant, il a fallu le mériter, ce printemps. On a alterné beaux jours, neige, gel, beau jour, giboulées de neige et pluie, etc. Un jour qu’il faisait beau, je me suis dit, « je vais aller courir », moi qui ne cours JAMAIS. Deux jours plus tard, je m’habille pour, et je pars. Oui, sauf que. Le beau temps avait fait fondre la neige, et ça avait gelé. Sonia était tombée, déjà. Mais moi je pars, guillerette. Deux cents mètres de courses gaie plus tard, je saute d’un trottoir, je glisse sur une plaque de place en atterrissant, PATATRAS. Sous le choc, je me suis relevée et je me suis mise à marcher. Après, j’ai couru 40 min. Si si. Et après, j’ai eu le coude droit noir pendant une semaine, et un bleu énorme sur la cuisse gauche. Ne me demandez pas comment j’ai réussi à me faire mal à ces endroits-là, je n’en sais strictement rien.

Colis

Je crois que ça se passe de mots. Ah, non : TISAAAAAAAAAAAAAAAAANES ! (Impossible d’en trouver ici)

J'aime ma famille <3<3<3

J'aime ma famille <3<3<3

Culture locale

Alors, mes nouvelles réflexions sur la culture russe !

Thé

Je vous l’ai déjà dit, on boit beaucoup de thé, ici. Dans un café, pour 2-3€, on vous file une théière. Déjà, suck it, salons de thé à Paris à 5€ la tasse !

Deuxio, rajouter de l’eau chaude sans changer le thé, c’est gratos. GRA-TUIT ! Donc pour 2-3€, vous pouvez boire environ 8 tasses. C’EST LA MEILLEURE CHOSE AU MONDE !

 

Magasins

Les petits magasins, Magnit, Pitioroshka et Edelweiss, sont un peu comme nos « arabes du coin » : c’est petit, y’à de tout, c’est souvent le bordel, et c’est plus cher. Mais y’à des trucs uniques, du genre des gâteaux au pavot, ou des palmiers avec des céréales dessus. MIAM.

 

Ce genre de biscuits MIAMCe genre de biscuits MIAM

Ce genre de biscuits MIAM

Les plus grands, Perekrestok, Bahetle et Auchan, fonctionnent comme nos super et hypermarchés. A quelques différences près, du moins dans le cas de Bahetle : c’est la personne qui tient la caisse qui met vos achats dans les sacs, ou alors un ou une stagiaire. Sacs qui, si petits, sont gratuits, sinon, qui ne coûtent presque rien (4 roubles). Si vous faites comme moi et apportez un grand sac IKEA puis tentez de le remplir vous-même, on vous regarde bizarrement. Personnellement, ça me gêne beaucoup qu’ils fassent ça pour moi… Les habitudes ont la vie dure. Les gens laissent leurs caddies n’importe où, souvent tout juste avant la caisse. On peut y acheter des cigarettes au paquet, et dans le cas de Auchan, à la cartouche.

 

Последний звонок

                …ou « La dernière cloche » mais avouez que c’est moche. Alors, de ce que j’ai compris, ça se fait chaque année à l’école, puis la dernière année d’Université. C’est un spectacle présentant les différentes classes d’étudiants qui remercient leurs professeurs, notamment en leur donnant des fleurs.

                Bon je le dis clairement, c’est pas trop trop mon truc. Le principe me gêne un peu. La reconnaissance, pour moi, c’est quelque chose d’intime, de personnel, et qui doit être sincère. Je sais que Valentina va recevoir un beau et énorme bouquet de ma part à la fin de l’année, par exemple. Mais à la fin, quand ce sera fini.  Oui parce que là on a fait ça il y à bientôt deux semaines. Donc c’est un peu étrange, déjà. J’y suis allée parce que tout de même je fais partie de cette classe, mais j’ai pas voulu parler pour tous. Trop « show », trop artificiel pour moi, j’avais l’impression d’être dans un épisode de Glee.

Notre classe s’est cotisée pour acheter un beau gâteau aux professeurs.

Il est très beau, j'espère qu'il était bon au moins

Il est très beau, j'espère qu'il était bon au moins

Les filles ont aussi fait une vidéo, et Antoine et Marina ont dit quelques mots pour remercier les professeurs, Ksénia a dansé, aussi. 

Les autres groupes ont à peu près fait la même chose. Ah et Polina a chanté, ça, pour le coup, c’était rudement chouette ! En bref, c’était sympatoche, mais ça m’a pas non plus remuée.

 

Pâques

J’ai passé Pâques chez moi, avec Sonia. On a mangé le gâteau traditionnel des Russes à Pâques, c’est une brioche au beurre avec des raisins. C’était super bon !

Ça s'appelle un Koulitch, donc

Ça s'appelle un Koulitch, donc

 Et le lendemain, Valentina m’a donné des œufs durs avec un autocollant de fleurs dessus. Un vrai œuf dur. Apparemment, ça se fait. Enfin, quand j’ai reçu mes Kinder Surprises, j’ai été ravie, hein.

 

Pâques polonais

Sonia m’avait invitée à fêter Pâques avec les apprenants du polonais à l’Université, et les autres polonais de KFU. Du coup comme je n’avais strictement rien d’autre à faire et que j’avais très très envie de voir ça, j’y suis allée. Eh bah c’était super sympa : on a écouté un discours (en polonais et en russe) expliquant la tradition de Pâques en Pologne. Je viens de redemander à Sonia pour être sûre d’avoir tout compris :

-Deux semaines avant Pâques, ils vont à l’église avec des « Palmes », des gerbes de fleurs et de blé, parfois immense. C’est lié à la Bible.

-Le « Samedi Rouge », la veille de Pâques, tous vont à l’église avec des petits paniers en osiers avec de la nourriture : viande, sel, œufs (obligatoires), un peu tout ce qu’on veut, quoi.

-Une fois ces paniers bénis à l’église à coup d’eau bénite, ils mangent le tout le dimanche : dans la famille de Sonia ils font une soupe histoire de tout foutre dedans, c’est pas bête.

-Le lundi est un jour férié appelé « Śmigus-dyngus » (prononcez le S en Ch, et le u en Ou, vous verrez c’est marrant à dire) durant lequel les filles et les garçons s’aspergent d’eau. Avant, c’était chacun son jour, les garçons aspergeaient les filles le lundi et les filles les aspergeaient le mardi. Mais deux jours fériés, ça devait faire beaucoup. Je vous mets une autre image que celle de Wiki, qui fait franchement peur.

 

Ensuite, on a eu une pièce de théâtre en polonais, tirée d’un bouquin d’un des auteurs polonais préférés de Sonia, Gombrowicz (et dans deux jours j’aurai encore oublié son nom). Bon, apparemment, y’avait un prof, des élèves, et ils étaient pas d’accord, et ça faisait beaucoup de CH TCH CHIA TCHI TCHU. Ouais, le polonais, ça ressemble un peu à ça, pour moi. C’est assez… chuintant.

Puis on nous a fait décorer des œufs durs (ils y tiennent à leurs vrais œufs en Europe de l’Est hein), et j’avais un stylo rouge, et j’avais pas d’idées, et je sais pas dessiner, et je laisse Sonia vous dire la suite :

Oui, je sais, c'est pourri. J'assume, je sais pas dessiner, et c'était facile à faire.

Oui, je sais, c'est pourri. J'assume, je sais pas dessiner, et c'était facile à faire.

Ils ont fait un petit concours entre les œufs, Sonia devait décider qui gagnait. Elle ne m’a pas favorisée, ce qui m’a fait plaisir, et une prof de polonais a donné au gagnant (qui avait fait un œuf avec des pieds c’est mignon) un calendrier en polonais.

 Ensuite on a écouté (et pour les autres, chanté) une chanson en polonais. J’ai essayé de lire les paroles, et Sonia a été gentille de ne pas rire. Mais bordel j’y comprends rien, y’à des traits au milieu des lettres, y’à plusieurs façon d’écrire un ch, tch, j, chi, bref, on dirait du français tant c'est compliqué.

Ensuite on a mangé les œufs, puis commencé à manger les plats polonais (la VACHE c’est super bon la cuisine polonaise !) du genre du « bigous », et écouté/chanté une deuxième chanson. A la fin, il restait plein de nourriture et personne ne voulait en ramener, alors Sonia et moi nous sommes dévouées, et on mangera le tout tranquillement demain !

Bref, c’était vraiment très chouette, j’ai passé un très bon moment !

 

Divers

-Minou Kevin. Croyez-le ou pas, un mec du nom de Minou Kevin m’a ajouté comme amie sur Vkontakte. J’ai bien ri avant de le supprimer.

 

-Des musiciens français sont venus faire un spectacle pour les enfants qui étudient avec l’Alliance. Je les ai vus quand ils sont venus au siège, et on a papoté, ça fait du bien de voir des compatriotes. Ils étaient très sympathiques, on a bien plaisanté. C’est à ce moment-là que Régina m’a fait goûter une confiserie tatare, une sorte de barbapapa minuscule, blanche, en cône, et qui s’effrite. OK, c’est indescriptible, mais c’est bon !

 

-Il y a quelques temps, un ami de Sonia, qui vient d’Azerbaïdjan, a reçu en cadeau pour une fête des confiseries de son pays. Il en a donné quelques-unes à Sonia, qui les a partagés avec moi. Y’avait un truc aux noix, mais aussi une espèce de chou à la vanille, et d’autres, le tout était super bon ! Côté cuisine du monde y’a pas à dire je suis servie cette année !

 

-J’ai écrit un petit article sur l’un des sites sur la Russie que j’avais envoyé en janvier, voilà le lien : http://russie.fr/clara-bloggeuse-etudiante-kazan

 

-Je ne l’avais pas dit dans mon article précédent, mais j’ai reçu un colis de ma meilleure amie, Marie, pile au bon moment, quand je passais mes examens à l’hôpital, et ça m’a fait incroyablement plaisir <3

 

Eh voilà, pfiou, c'est fini ! A bientôt pour de nouvelles aventures !